Jean Rohu (1771-1849)
Jean Rohu
Jean Rohu fit ses études au Collège Saint-Yves de Vannes où il eut pour condisciple Georges Cadoudal, le futur général en chef de l’Armée catholique et royale de Bretagne. En 1791, Jean Rohu s’embarque sur le chasse-marée de son frère aîné Vincent-Michel; ils font passer les prêtres réfractaires sur l’île de Houat, première escale avant l’Espagne ou l’Angleterre.
En 1795, il se met au service de Georges Cadoudal qui, en récompense du courage dont il a fait preuve lors d’une attaque de soldats « bleus » sur la route d’Auray à Landévant, le nomme capitaine de la paroisse de Carnac. Il multiplie les faits d’armes, si bien qu’il reçoit le commandement du canton de Quiberon. Il prend une part active à l’expédition de Quiberon. Mais l’insuccès de celle-ci et l’attitude de chefs qu’il juge irresponsables le découragent au point qu’il songe un moment à abandonner la Chouannerie. Cadoudal le convainc de revenir sur sa décision, appuyé par le comte d’Artois en personne qui le nomme lieutenant- colonel-major de la légion d’Auray.
Les années qui suivent le voient participer à de nombreux combats. Il écrit dans ses Mémoires: « Nous aurions pu tuer au moins dix mille hommes par mois à la République, sans perdre cent des nôtres, tant le pays et les habitants nous offraient d’avantage, et tant nous étions perfectionnés dans les différentes manières de surprendre notre ennemi et d’échapper à ses poursuites, quand nous n’étions pas les plus forts.»
En 1795, il se met au service de Georges Cadoudal qui, en récompense du courage dont il a fait preuve lors d’une attaque de soldats « bleus » sur la route d’Auray à Landévant, le nomme capitaine de la paroisse de Carnac. Il multiplie les faits d’armes, si bien qu’il reçoit le commandement du canton de Quiberon. Il prend une part active à l’expédition de Quiberon. Mais l’insuccès de celle-ci et l’attitude de chefs qu’il juge irresponsables le découragent au point qu’il songe un moment à abandonner la Chouannerie. Cadoudal le convainc de revenir sur sa décision, appuyé par le comte d’Artois en personne qui le nomme lieutenant- colonel-major de la légion d’Auray.
Les années qui suivent le voient participer à de nombreux combats. Il écrit dans ses Mémoires: « Nous aurions pu tuer au moins dix mille hommes par mois à la République, sans perdre cent des nôtres, tant le pays et les habitants nous offraient d’avantage, et tant nous étions perfectionnés dans les différentes manières de surprendre notre ennemi et d’échapper à ses poursuites, quand nous n’étions pas les plus forts.»
Les Mémoires manuscrits de Jean Rohu (consultables ici)
« Etant un des officiers supérieurs qui ont été acteurs dans les guerres civiles du Morbihan pendant la révolution, et désirant donner une idée de ce qui s'est passé dans ce pays à cette époque de douloureuse mémoire, j'entreprends de faire le récit de ce qui me concerne en particulier, et de ce qu'ont fait, à ma connaissance, les hommes de ce pays qui se sont plus particulièrement dévoués à la cause de la religion et de la légitimité.»
En 1799 et 1800, il prend part à la troisième Chouannerie. Il est fait chevalier de Saint-Louis et colonel de la division d’Auray, Cadoudal s’en réservant de fait le commandement direct. En 1804, Cadoudal est capturé. Rohu est arrêté quelques jours plus tard. Il est incarcéré à la prison de Vannes puis conduit à Paris où il est transféré au Temple, dans la chambre haute qu’occupait Louis XVI en 1792. L’autorisation de revenir à Plouharnel ne lui sera accordée qu’en 1807. Il reprend les armes lors de la Chouannerie de 1815. Il devient maire de Plouharnel cette même année et le restera jusqu’en 1826. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur. En 1830, à la suite de la Révolution de Juillet, sa pension lui est retirée. Il se retire à Sainte-Hélène où il meurt le 20 août 1849.
Crétineaux-Joly, dans l’Histoire de la Vendée militaire, le présente comme « le plus intrépide des Chouans, le plus habile des pilotes.» On l’a dit « sévère envers ses subordonnés comme il l’était pour lui-même, toujours prêt à relever la tête.» Il méprisait l’argent: quand, après le retour de Louis XVIII, les royalistes du Morbihan le chargent de plaider leur cause à Paris, « il s’acquitte de cette mission avec un désintéressement tel qu’il ne demande même pas à être inscrit sur le rôle des officiers entre lesquels doivent être répartis les fonds accordés aux serviteurs de la cause royale » (Prosper Levot, Biographie bretonne). Ch. de Keranflec’h, dans sa préface à la première édition de ses Mémoires, le décrit comme « aussi fortement trempé au physique qu’au moral » ; il ajoute qu’il avait conservé « jusqu’à la fin une santé des plus robustes », et qu’à l’âge de soixante-dix-huit ans, « il faisait encore sans se gêner la route de Sainte-Hélène à Carnac » (18 km à pied). Il avait fait sienne la devise des ducs de Bretagne : « Poties mori, quam foedari » (Plutôt mourir que faillir).
Crétineaux-Joly, dans l’Histoire de la Vendée militaire, le présente comme « le plus intrépide des Chouans, le plus habile des pilotes.» On l’a dit « sévère envers ses subordonnés comme il l’était pour lui-même, toujours prêt à relever la tête.» Il méprisait l’argent: quand, après le retour de Louis XVIII, les royalistes du Morbihan le chargent de plaider leur cause à Paris, « il s’acquitte de cette mission avec un désintéressement tel qu’il ne demande même pas à être inscrit sur le rôle des officiers entre lesquels doivent être répartis les fonds accordés aux serviteurs de la cause royale » (Prosper Levot, Biographie bretonne). Ch. de Keranflec’h, dans sa préface à la première édition de ses Mémoires, le décrit comme « aussi fortement trempé au physique qu’au moral » ; il ajoute qu’il avait conservé « jusqu’à la fin une santé des plus robustes », et qu’à l’âge de soixante-dix-huit ans, « il faisait encore sans se gêner la route de Sainte-Hélène à Carnac » (18 km à pied). Il avait fait sienne la devise des ducs de Bretagne : « Poties mori, quam foedari » (Plutôt mourir que faillir).
Les Chouans
Des chouans tendent un piège à des soldats républicains.
Les Chouans étaient des paysans de l'ouest de la France qui se soulevèrent contre le gouvernement de la Révolution française en 1793. L'un de leurs premiers chefs fut Jean Cottereau, traditionnellement surnommé Jean Chouan. Les Chouans utilisaient le cri du hibou en signe de reconnaissance. Le mouvement tarda à faire cause commune avec l'insurrection vendéenne, qui commençait alors à s'affaiblir. La révolte chouanne fut motivée par certaines décisions du nouveau gouvernement républicain comme la constitution civile du clergé et la conscription obligatoire. Le terme de chouannerie continua à être utilisé pour désigner la guérilla qui dura jusqu'à Napoléon.
La bataille de Quiberon, 27 juin au 22 juillet 1795
Fort Penthiève Quiberon
Au cours de l'été 1795, la Grande-Bretagne envoya une force constituée d'émigrés français et de républicains prisonniers des Anglais sous le commandement de John Borlase Warren et des comtes Joseph de Puisaye et Louis Charles d'Hervilly. Cette manœuvre avait pour but de raviver la révolte dans l'Ouest de la France, de mettre fin à la Révolution française et de restaurer la monarchie. Une partie des 3500 hommes, rejoints plus tard par 1500 autres, débarquèrent sur la péninsule de Quiberon. La Grande-Bretagne comptait sur le soutien des royalistes locaux, les Chouans, mais l’entreprise échoua en raison d'incertitudes sur le lieu du débarquement, de mauvaises communications entre les différents acteurs de l‘opération et d'une méfiance généralisée envers Puisaye.
Le commandant républicain, le général Hoche, combattit avec vigueur et l’emporta. Moins de la moitié des hommes débarqués purent remonter à bord, 6000 hommes se rendirent aux troupes républicaines (748 d'entre eux furent exécutés malgré la promesse de leur laisser la vie sauve). Ce revers majeur mit un coup d'arrêt à la cause royaliste. Jean Rohu combattit au cours de cet engagement. L'image montre le Fort de Penthièvre, sur la péninsule de Quiberon, scène de certains combats.
Le commandant républicain, le général Hoche, combattit avec vigueur et l’emporta. Moins de la moitié des hommes débarqués purent remonter à bord, 6000 hommes se rendirent aux troupes républicaines (748 d'entre eux furent exécutés malgré la promesse de leur laisser la vie sauve). Ce revers majeur mit un coup d'arrêt à la cause royaliste. Jean Rohu combattit au cours de cet engagement. L'image montre le Fort de Penthièvre, sur la péninsule de Quiberon, scène de certains combats.