Henry Stewart Rohu 1844-1921
Henry Stewart Bonaventure Rohu était l’aîné des fils survivants de John Vincent Rohu et le petit-fils de Bonaventure Rohu. Il est né le 7 septembre 1844, probablement dans le Devon, en Angleterre, puisque son père y était en mission. Celui-ci fut muté la même année à Inis Cú dans le Donegal, au nord-ouest de l'Irlande, mais il est probable que sa femme, Mary, soit restée dans le Devon pour accoucher. Henry, qui était taxidermiste et naturaliste, mena une vie mouvementée et singulière. Il entra dans la marine britannique en 1861 et servit principalement dans l'hémisphère sud. Il s'installa en Australie puis, en 1868, épousa Ada Jane Coates à Wooloomooloo, en Nouvelle-Galles du Sud.
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Ada Jane Coates, ancienne actrice et veuve avec trois enfants, était une taxidermiste qui, avec sa mère Jane Tost, avait ouvert Tost and Coates, un entrepôt de curiosités et un atelier de taxidermie à Sydney. L'entreprise fut rebaptisée Tost and Rohu après qu'elle eut épousé Henry Stewart. Outre la taxidermie, les articles vendus comprenaient de la laine de Berlin, des fleurs en plumes et des coupoles de verre. Le couple donna des leçons de taxidermie et d'artisanat. Il exposa son travail et remporta de nombreux prix. Plus tard, Tost and Rohu se mit à vendre des fourrures et des pièces rares. Dans les années 1890, la société pouvait s’enorgueillir de posséder la plus grande collection de produits insulaires du Pacifique et australiens du pays.
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Henry et Ada eurent sept enfants, Alver, Sylvester, Elsie May, Ada, Ruby, Millicent et Jane. Henry abandonna Ada en avril 1890 et Ada demanda le divorce en novembre de la même année. Henry déménagea en Nouvelle-Guinée et passa quelques années à pêcher des perles, à explorer et à chasser des spécimens pour le British Museum. Il fut nommé dans l'équipe du Magistrat résident sur la côte nord-est de la Nouvelle-Guinée et fut crédité de la découverte d'une chauve-souris jusqu'alors inconnue qu'il présenta au British Museum et à laquelle il donna son nom. Ce fut pendant son séjour en Nouvelle-Guinée (1895) que, tel un nouveau Robinson Crusoé, il fut abandonné pendant plus d'un an sur un banc de sable et survécut. Cette histoire étonnante fut racontée dans le Wide World Magazine en 1909. Cette photographie familiale a probablement été prise en 1916 avant que Sil ne s'embarque pour la Grande Guerre.
Dernier rang : Alver, Ada (McCann), Millicent. Rang du milieu : Sil, Elsie May, Ella McCann, Ada Jane. Premier rang : inconnu. Les deux petites filles sont les filles de Millicent Ada et Sylvia Robey. La tragédie devait frapper la famille en 1902 lorsque Ruby mourut d'une peste bubonique.
Dernier rang : Alver, Ada (McCann), Millicent. Rang du milieu : Sil, Elsie May, Ella McCann, Ada Jane. Premier rang : inconnu. Les deux petites filles sont les filles de Millicent Ada et Sylvia Robey. La tragédie devait frapper la famille en 1902 lorsque Ruby mourut d'une peste bubonique.
Fourreur et Taxidermiste
Henry retourna en Angleterre et exerça quelque temps, entre 1900 et 1905, comme naturaliste et fourreur à Bournemouth. Un journal local l’interrogea sur ses expériences en Nouvelle-Guinée. Il épousa en secondes noces Charity ; nous ignorons en quelle année ce mariage eut lieu. Henry Stewart décéda à Bournemouth le 21 août 1921. Sa première femme, Ada Jane, décéda à Sydney le 28 juillet.1928.
Musée Pitt Rivers
En 1903 et 1904, Henry Stewart Rohu vendit pour des raisons sans doute financières près de 500 pièces ethnographiques au musée Pitt Rivers à Oxford, au Royaume-Uni. Le musée Pitt Rivers a été fondé en 1884 : le général Pitt Rivers, personnage influent dans le développement de l'archéologie et de l'anthropologie de l'évolution, céda alors sa collection d'environ 18 000 objets à l'université d'Oxford. La collection compte maintenant plus d’un demi-million d’objets. Vous pouvez visiter le site du musée Pitt Rivers ici.
Le musée est organisé de façon très particulière. Dans la plupart des musées ethnographiques et archéologiques, les objets sont classés par zones géographiques ou culturelles. Au musée Pitt Rivers, ils sont regroupés selon leur nature (instruments de musique, armes, masques, textiles, bijoux et outils). Cette façon de procéder a l’avantage de bien faire comprendre comment des difficultés de même ordre ont été résolues à des périodes différentes par des peuples divers.
Vous trouverez ci-dessous quelques exemples d’objets rassemblés par Henry Stewart Rohu puis vendus au musée. Seul un petit nombre d’entre eux est actuellement exposé. Les images d'objets sont reproduites avec l'aimable autorisation des archives en ligne de Pitt Rivers et sont protégées par le Copyright “Pitt Rivers Museum”.